L’étude de faisabilité, qui a été financée par le gouvernement, a révélé une demande substantielle pour la mise en place d’un accélérateur qui apportera une assistance technique aux gestionnaires de fonds du domaine de la finance verte. Le ministère des Finances et le ministère du Développement durable et des Infrastructures ont décidé de contribuer au financement de l’accélérateur avec deux millions d’euros sur trois ans. Des réflexions sont en cours sur les modalités opérationnelles détaillées de l’accélérateur.
Pierre Gramegna: “Le lancement du ‘Climate Finance Accelerator’, mis en place par le ministère des Finances conjointement avec le ministère du Développement durable et des Infrastructures et huit partenaires privés, marque une nouvelle étape importante pour le développement de la finance verte au Luxembourg et souligne le rôle précurseur de notre place financière en la matière. Cette initiative, financée à concurrence de quelques deux tiers par le secteur public et la partie résiduelle par le secteur privé, permettra de renforcer la mobilisation déjà forte de l’écosystème financier en faveur de la finance verte, et favorisera le développement de gestionnaires de fonds durables au Luxembourg.”
L’idée et le concept du Climate Finance Accelerator sont nés de l’initiative du gouvernement et d’un groupe d’acteurs privés (Arendt & Medernach, Deloitte, Elvinger Hoss Prussen, EY, Innpact, KPMG, LMDF et PWC) et s’inscrivent dans le cadre de la Climate Finance Task Force, un think tank regroupant des acteurs publics et privés à Luxembourg, dans le but de promouvoir des idées innovatrices et des alliances stratégiques en matière de financement de la lutte contre le changement climatique et de soutenir ainsi le plan d’action mondial en vue de la mise en œuvre de l’accord de Paris.
“Nous disposons d’une expertise pointue en termes de structuration de fonds et de support à des petits gestionnaires, et il nous semble logique de mettre cette expertise au profit d’initiateurs de fonds innovants et prometteurs, pour leur permettre de créer leur projet dans les meilleures conditions, dans un environnement régulé et sécurisé pour leurs investisseurs, et ainsi donner à ces projets les meilleures chances de réussite”, note Corinne Molitor de Innpact, coordinatrice du groupe de travail.
Après la mise en place d’une plateforme d’investissement entre le gouvernement luxembourgeois et la Banque européenne d’investissement (Luxembourg-EIB Climate Finance Platform), la création d’un label LuxFLAG dédié ainsi que le Green Stock Exchange, l’accélérateur est la 4 e initiative dans ce contexte, qui permettra de mettre en valeur les compétences et l’expertise présentes à Luxembourg en matière de véhicules d’investissement à impact environnemental et social et de développer et financer des projets innovateurs à impact élevé et mesurable en termes de mitigation ou d’adaptation pour faire face aux effets du changement climatique, et ce à la fois dans les pays développés et dans les pays en développement.
Carole Dieschbourg: “En parlant de l’accord de Paris, nous avons tendance à penser avant tout aux mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour contrecarrer le réchauffement global, ainsi qu’aux efforts pour renforcer les capacités d’adaptation aux effets néfastes des changements climatiques. Mais n’oublions pas le troisième objectif de l’accord de Paris, qui consiste à rendre les flux financiers compatibles avec un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques. Je suis convaincue que cet accélérateur contribuera à faire avancer la mise en œuvre de l’accord de Paris. Dans un sens plus large, ceci souligne également l’importance transversale de la mise en œuvre des objectifs du développement durable qui sollicite également une réorientation des flux financiers vers des investissements plus durables. Vu sa compétence et sa position clef, le Luxembourg pourrait jouer un rôle phare dans le domaine de la finance verte.”
Communiqué par le ministère des Finances